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PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT : La décroissance est-elle la solution ?

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Pour certains écologistes et scientifiques, la seule solution pour protéger l’environnement et la santé humaine serait la décroissance. Mais celle-ci est-elle compatible avec nos sociétés et nos modes de vie ? Quel avenir pour la planète si nous ne luttons pas pour la planète et les humains ?

S’il y a une certitude que nous pouvons avoir, c’est qu’il est impossible de continuer à vivre comme nous le faisons aujourd’hui. La croissance, et son dérivé le PIB, si chers aux États, est dans le viseur. Pour Camille Étienne, activiste pour la justice sociale et climatique, il s’agit « de ralentir cette course effrénée à la croissance. Car, pour quelques points de croissance, ce sont les forêts, les océans, la biodiversité, qui sont vidés de leur vie ».

La catastrophe climatique à venir
Pour le secrétaire général de l’ONU Antoine Gutteres, nous allons vers « une catastrophe climatique ». Tous les voyants sont au rouge, les catastrophes climatiques s’enchaînent, de plus en plus fréquentes et de plus en plus meurtrières. En cause : le réchauffement climatique. Au point que l’on parle désormais de « menace existentielle pour la planète ».
Qui sont responsables ? Antoine Gutteres apporte un élément de réponse, en soulignant la « responsabilité particulière des pays du G20 » dans la situation environnementale que nous connaissons actuellement.

La croissance à tout prix
Cent vingt États ont signé un accord pour réduire la production d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), énergies les plus carbonées. Dans le même temps, leurs chefs continuent à rechercher la croissance à tout prix, leurs citoyens sont constamment incités à acquérir du superflu, animés par un sentiment permanent de manque.
C’est là le double langage des États : apparaître comme de bons samaritains du climat en signant des accords, en participant aux différentes COP, mais ne jamais respecter leurs engagements envers la planète et ses habitants.
Alors que la pandémie et les confinements avaient fait baisser les émissions de CO2 de 5,4 %, avec la reprise économique de 2020, les rejets de CO2 ont augmenté de 4,8 %. Les États continuent à investir dans les énergies fossiles, à détruire de la biodiversité pour laisser des multinationales produire toujours plus.

La planète en déficit écologique
Le déficit écologique, c’est lorsque l’empreinte écologique de la population dépasse la bio capacité. Il en ressort un jour du dépassement, c’est-à-dire le jour à partir duquel l’humanité a consommé plus de ressources naturelles que la planète ne peut en produire en une année.
En 2021, cette date était le 29 juillet. En 1970, c’était le 29 décembre.
Pour certains, ce calcul sous-estime notre surutilisation des ressources de la planète. Il faut dire que nous consommons trois fois plus qu’il y a 60 ans… Non seulement la croissance se fait au détriment de la planète, mais elle se fait également au détriment de l’humain.

De l’importance de la lutte sociale et environnementale
Depuis bien des années, on parle de croissance verte, de transition écologique ou encore de développement durable, qui signifient rester dans un système où la croissance est reine. Il est temps d’aller plus loin. Il ne s’agit pas non plus, à notre échelle individuelle, de faire des gestes, mais de transformer durablement une société qui vit à crédit sur le dos de la planète. Il ne s’agit pas d’arrêter de consommer, mais de penser la vie autrement qu’à l’aulne de la consommation et du capitalisme.
Pour le fondateur de l’ONG Climat et justice sociale Daniel Tanuro, « il faut consommer moins, produire moins, transporter moins. Cette redéfinition doit se traduire dans la réduction massive du temps de travail ». Il ajoute : « Une société qui reprendrait la maîtrise écologique de la production pour définir ses besoins reprendrait aussi la maîtrise du temps social. » En bref, une société où l’humain et la terre ne seraient pas au service de l’économie, mais bien le contraire .

Source « Bonne Santé Mutualiste » – Janvier 2022 (Tarik MASTOUR)