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Lutter contre l’isolement de nos aînés

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L’isolement social existe à tout âge, mais nos aînés en sont les premières victimes.
En France en 2021, plus de 500000 personnes âgées sont en situation de mort sociale et plus de 2millions de personnes sont isolées.
Comment expliquer ce bannissement de la société de nos aînés et quelles sont les solutions pour y remédier ?

Pour l’association Les Petites Frères des Pauvres, une personne isolée est une personne qui ne rencontre jamais physiquement un membre d’un réseau de sociabilité, que ce soit de la famille, des amis, des voisins, des acteurs associatifs.
Longtemps ignorés, les enjeux de la solitude de nos aînés sont pourtant d’actualité. Pour le Conseil économique, social et environnemental
(CESE), « l’isolement est un fait social, qui s’inscrit dans une tendance générale qui met à l’épreuve le lien social »

Quels sont les facteurs de l’isolement ?
En vieillissant, les occasions de perdre des relations se multiplient, tandis que celles d’en construire d’autres sont moins nombreuses. Les
mécanismes de l’isolement social font interagir de nombreux facteurs. Certes, le vieillissement de la population fait augmenter de fait le nombre de personnes isolées. Mais la précarité et la perte d’autonomie dans une société où la vieillesse est dévalorisée enfoncent le clou. Pour la Fondation de la Croix-Rouge française : « Le tissu social des personnes âgées s’appauvrit en particulier pour celles qui, par la perte de mobilité ou du fait de leur situation précaire, sont “assignées” dans leur quartier, dans leur rue, leur palier, voire leur appartement ou leur chambre. »

Un isolement amplifié par la crise sanitaire
Le Covid-19 n’a pas eu que des conséquences sanitaires, elle a aussi eu un impact social important sur la vie des personnes âgées. La limitation des interactions sociales a précipité « celles qui avaient déjà un tissu relationnel fragile dans un isolement intense » (Baromètre solitude et isolement 2021). Ainsi, plus de 40 % des aînés n’ont presque pas vu d’amis en une année, et 28 % n’ont pas eu de contact avec leur famille.

Phénomène de désertification
Soumis à une exigence de rentabilité, les services publics qui maillaient le territoire disparaissent peu à peu, laissant le soin à la population de se déplacer, parfois loin, jusqu’à eux.
La pandémie a parachevé ce détricotage, rendant inaccessibles aux personnes isolées géographiquement et socialement ces services publics de proximité. De même, dans de nombreux territoires, notamment ruraux, la désertification médicale à l’œuvre fragilise encore l’isolement et la santé des personnes âgées.

Une exclusion du numérique
La digitalisation de notre environnement a laissé bon nombre de nos aînés sur le côté : 3,6 millions de personnes âgées sont exclues du numérique, particulièrement les personnes de plus de 80 ans et les plus précaires.
Si la crise de Covid-19 a accéléré les usages du numérique et si le numérique ne pourra jamais remplacer une rencontre réelle, il reste, pour Les Petits Frères des Pauvres, « un outil précieux pour aider à maintenir le lien social ».

L’importance des solidarités
Dans son rapport de 2017 (« Combattre l’isolement social pour plus de cohésion et de fraternité »), Jean-François Serres arrive à la conclusion que seules les solidarités peuvent endiguer durablement l’isolement : les solidarités dites “naturelles”, soit la famille, les proches, les voisins ou encore les collègues, et les solidarités dites “organisées”, soit les institutions, les associations ou encore es
syndicats.

Source « Bonne Santé Mutualiste » – Janvier 2022 (Tarik MASTOUR)